Time is Time. ~ - PV Reïnette.

Que voulez-vous que je devienne si les gens ont encore cette vision de moi ? Une fille sale et faible, qui ne fut même pas capable de se défendre. Déshonneur, honte ou avilissement ? Tous ces adjectifs seraient bon pour moi. Mais bon, bizarrement, aucun ne me plait. Peut-être est-ce parce que leur signification semble bien médiocre pour caractériser la chose. Oui sûrement est-ce ça. Je regardais toujours ce stand, passant de cette question philosophique à ses pensées malsaines. Mais trop submergée par ses dernières, j’en ai oublié la question. Qu’était-ce déjà.. Oh, je ne me souvenais plus. Et cet oubli me fit revenir dans la réalité. J’étais encore et toujours devant ce stand de bonbons et il n’y avait presque plus personne. Ces dernières avaient sans doute préférés les jeux aux sucreries. Le marchand me fit un charmant sourire avant de me proposer un de ses confiseries. Je n’avais pas réagi la première fois.



J’eus un sursaut léger qui ne se vit pratiquement pas. J’ai relevé la tête, apercevant la mine un peu inquiétée du commerçant. J’esquissai un sourire de désolation avant de faire non de la tête. Il me fit de nouveau un sourire chaleureux avant de me faire un signe d’au revoir de la main. Je m’en suis retournée parmi la foule. On rigolait, on pleurait, on souriait, on grisait. Tant d’émotions les unes à côte des autres. C’était amusant à voir. Quant à moi avec mon regard neutre, cherchant peut-être à fuir le regard des gens, je me retrouvais à faire un peu tâche ici. ~
Décidément, les lieux bondés n’étaient pas ma tasse de thé. C’est pour ça que je me suis mise à monter sur les toits, pour me rapprocher un peu plus de celui qui régnait en maître sur notre pays. Soleil & chaleur à votre disposition le jour. On en était tellement habitués, qu’on ne pensait même plus à sortir casquette & lunette de soleil, tellement notre corps c’en était habitué. Il faut dire en même temps qu’on n’avait pas trop le choix que de s’adapter pour survivre. Mais ces terres arides, j’en avais assez parfois. J’attendais souvent avec impatience une nouvelle mission pour un autre pays. Même si cela impliquait tuer ou bien simplement espionner, changer de paysages de temps à autre n’a jamais fait de mal. Et là, je n’avais plus qu’une seule envie : m’évader. Hélas, rien n’est jamais assez loin pour s’évader. C’est triste & injuste. ~

Mon mien chemin se traçait au fur et à mesure que mes pas se succédèrent. Mais bien sûr, chaque chemin à sa fin. La mienne se termina au début d’une petite ruelle qui se faisait assez lugubre et qui ne me disait rien qu’y vaille. Malheureusement, un groupe d’hommes se dirigeaient vers moi et je les connaissais de part leur réputation.. Disons de.. Pervers ? Mh non. Ce serait plutôt des hommes malhonnêtes et à l’esprit tordu, en quelque sorte. Je ne me suis donc pas posée de question et me suis aventurée dans cette ruelle. Nouveau chemin. Dont la fin serait peut-être hideuse.
Pas s’accélérant, de même pour les poursuivants. Méfiante et à la limite de la paranoïa, je me mis à vouloir les semer en partant dans diverses directions, changeant brusquement de vitesse. Puis ce qui devait arriver arriva.. Pour mon plus grand malheur peut-être.

Un cul-de-sac. J’en rageais. J’avais fait tout ça pour me retrouver coincé dans une petite ruelle un peu éclairée et qui était encadrée par des habitations ou commerces. Qu’en savais-je. Et je m’en foutais pas mal en fait, en cette situation qui était la mienne. Fort ennuyante et dont je connaissais déjà la suite, qui serait sans aucun doute, de la même trempe que d’habitude. J’ai soupiré avant de me retourner et de me retrouver face à trois hommes qui ne semblaient pas du tout amicaux, et qui affichaient des sourires diaboliques pas très rassurants.



J’ai serré les poings. Ma mâchoire s’est crispée. La honte & l’avilisse me montait à la tête. J’aurais voulu disparaître de la surface de la Terre ne serait-ce que le temps de me débarrasser de cette honte qui me rongeait l’esprit. Mais quand tout prend un autre tournure, ça fait du bien de voir que finalement, les choses peuvent parfois être mieux.



La colère remplaça l’avilisse. Mais je ne fis encore rien pour me défendre. J’avais tout de même peur d’eux. Bien que les hommes en général ne me fassent plus si peur que ça, ceux de leur trempe me faisaient encore froid dans le dos. Ils me répugnaient et j’en avais des frissons. Peut-être qu’une lueur d’effroi se faisait lire dans mes yeux ou sur mon visage, mais en tout cas, je voulais la refouler. Peut-être cet affront me permettrait-il d’enfin me débarrasser de cette peur définitivement. La honte, je l’aurais toujours, malgré moi.

Je n’avais qu’une seule envie : sauter à leur cou et les étrangler. Mais mon corps semblait encore assimiler ma demande de pouvoir enfin me libérer de ma torpeur. Et à ce moment-là, quelqu’un arriva. Un homme.. Encore. Dés son arrivée dans l’impasse, les voyous l’agressèrent tout de suite en lui demandant ce qu’il voulait. Mais la phrase ne me plut pas des masses. Oui, pas du tout même, alors je me suis avancée vers celui dont la question fut des plus inutile et lui asséna un grand coup dans le ventre, l’assommant littéralement. Il est tombé à terre. J’ai chassé une mèche de devant mes yeux et ai regardé le jeune homme aux cheveux roux de côté. J’ai sorti un stylo et ai écrit sur ma main :

Stupéfaction. Telles furent leur réaction. Aux deux compères de celui qui était désormais à terre. J’en étais si.. Contente ? Oui c’est le mot. En fait, j’aurais bien voulu faire la même chose aux deux autres, là, histoire de me défouler un peu. M’enfin bon, j’ai du me retenir. Je finirais par me noyer dans la vengeance, à essayer d’en finir d’un coup. Le gars que j’avais assommé gisait au sol lamentablement et j’en étais pourtant si fière.. Je me faisais peur à moi-même, à penser ça. Néanmoins, je me sentais plus sereine désormais. Je ne m’étais pas dérobée sous l’excès d’avilisse et j’en étais rassurée, maintenant, de savoir que je pouvais quand même me guérir, me petit à petit, en y allant tout doucement, sans presser les choses.

L’homme venu se joindre à la discussion semblait totalement ennuyé. Déjà rien que pour avoir voulu venir dans un tel, fallait vraiment être à court d’activités, franchement. De plus, s’il avait voulu me dérober de leurs mains, il l’aurait fait. Car il me disait quelque chose, cet homme, mais je ne me rappelle pas foncièrement de toutes les têtes du monde entier, et encore moins des prénoms de personnes que je ne côtoie pas souvent. Mais après ma petite rébellion, il s’était peut-être dit que c’était pas trop tôt pour réagir à leurs moqueries. Il a applaudi, le brun. Foutage de gueule ou bien était-ce sincère. J’ai arqué un sourcil, me posant vraiment la question. Je n’avais pas vraiment besoin, voir pas du tout en fait, de moqueries supplémentaires, non merci, j’avais déjà été assez bien servie. ~

Peut-être s’attendait-il à entendre ma voix. En tout cas, il se faisait des illusions, car moi-même je ne l’avais plus entendu depuis des années. Je ne sais si ce fut une mine déconcertante qu’il afficha, mais il devait se demander si je n’étais pas une tarée, à écrire sur ma main au lieu de parler. En fait c’en était tellement fréquent que je ne faisais plus vraiment attention à ce genre de regard. Mais par la suite, son regard parut s’attristé. La raison de cette tristesse, je ne la connaissais pas. Mais ce n’était sûrement pas par pitié pour moi, quant à mon incapacité à faire vibrer mes cordes vocales. Qui se préoccuperait d’une fille comme moi, franchement. Mais cette émotion ne fut que passagère et il me regarda droit les yeux en me communiquant son identité. Reïta Nakamura.. Son prénom ne me disait rien, pas même son nom de famille. Enfin bon, cette question que j’avais posé n’avait été demandée que par pure pudeur sans doute. Qu’un inconnu s’initie dans les histoires des autres, ça ne me plaît pas vraiment.
En tout cas, il ne me posa la question, sans doute pour m’éviter le supplice d’utiliser mon autre main pour répondre. A cette hypothèse, j’ai claqué de la langue discrètement. Car oui je me souvenais d’un garçon de l’Académie de Suna qui claquait sans cesse de la langue à la fin de chacune de ses phrases. C’en avait été tellement agaçant que je lui avais hurlé dessus. Mais son tic avait apparemment déteint sur moi.

Puis le jeune homme détourna son regard pour les trois malheureux. Il faisait si pitié à voir que c’en était si hilarant. Peut-être pensée répugnante mais ce que j’ai pensé sur le moment. Le brun marcha dans leur direction. Pris de peur, les deux compagnons de l’inconscient se crispèrent, regardant passer le Nakamura devant leurs yeux. On pouvait vraiment lire de la panique dans leur regard. De peur de se prendre une raclée ? Peut-être. Mais ce ne fut en aucun cas le cas vu que le brun avait passé son chemin pour ramasser.. Un violon. Mon violon. Mon cher et tendre violon, posé dans un sol aussi crasseux et souillé par les pas de ces hommes. J’en eus quelques tremblements. L’inquiétude et une sorte de colère montait en moi. Pourquoi devenais-je si faible quand il s’agissait de mon instrument ? Oui, pourquoi.. Mais ce que je craignais par-dessus tout en ce moment-là, c’est que Reïta ne s’en aille avec lui. J’ai fait un pas en avant, ouvert à moitié la bouche, pour ensuite me résignée. Le voilà qui faisait chemin inverse pour me le remettre. Quand je l’eus enfin dans les mains, je ne pus lâcher qu’un soupir de soulagement.

Il me fit un léger sourire qui s’estompa rapidement. J’ai haussé un sourcil et hoché de la tête en signe de remerciement. Il s’en est retourné. Il devait s’ennuyer. Je compatissais. Je crevais la dalle. Tout ça à cause de ces merdeux. Non loin de moi se trouvait une poubelle, malheureusement pour elle. Je shootai dedans avec irritation. Elle ricocha contre un mur, avant de retomber au sol avec un bruit métallique, pour ensuite rouler de nouveau jusqu’à mes pieds.



Puis j’entendis une voix masculine parler de manger. J’aurais voulu étriper cette personne que d’avoir lancé le sujet mais mon ouïe me rappela que j’avais déjà entendu ce timbre de voix et qu’il appartenait au brun qui était tantôt en train de terroriser les trois voyous. Reïta Nakamura. J’ai regardé dans sa direction. Il était à l’autre bout de la rue. Il avait les mains derrière la tête, toujours cette allure décontractée et m’a demandée :



Je fus surprise. C’était le cas de le dire. Je ne m’attendais vraiment pas à ça. Je l’ai considéré un moment, cherchant à savoir s’il ne faisait pas ça par simple pitié. J’ai plissé les yeux discrètement, le rejoignant. Arrivée à sa hauteur, je l’ai regardé. Puis j’ai croisé les bras, l’interrogeant du regard, comme pour savoir dans quelle direction on allait aller pour aller dans quel restaurant. ~ De plus, je ne pouvais refuser, pour une fois que quelqu’un daignait bien me payer un repas, pourquoi ne pas en profiter ?

Il m’a pointée la direction et voilà que nous étions en chemin. Même si j’avais accepté cette invitation, je ne pouvais néanmoins pas m’empêcher de rester un peu éloignée de Reïta. Parce que être en compagnie d’une quelconque personne, c’est pas tous les jours qu’on me voit ainsi. Enfin bon, c’est pas pour moi que ça « craignait » mais plus la personne m’accompagnant. Je détournais souvent le regard, scrutant ailleurs, histoire de ne pas me focaliser sur cette gêne. Les regards se posaient sur nous, au fur et à mesure que nos pas se succédaient. Certains étaient outrés ou bien choqués, alors que d’autres semblaient ravis de voir que je me refaisais une place parmi eux, qu’enfin une personne daigne vouloir être en compagnie d’une femme telle que moi. Mais lui semblait s’en foutre total. Certes se demandait-il peut-être pourquoi tous ces regards sur nous mais il ne posa pas de questions. Au pire il aurait fallu que je m’arrête pour pouvoir sortir stylo et papier pour répondre.

Puis sur le chemin, alors que je regardais ailleurs, il me posa une question qui laissa un léger blanc dans l’atmosphère. J’ai resserré mon étreinte sur l’objet en question, et ai hoché la tête lentement. Je ne savais pas trop pourquoi j’y était tant attachée. Mais sûrement y’avait-il un rapport avec lui.. Oui, sûrement. Ça ne pouvait être que ça. Seul élément me liant encore à mon passé. Ma mâchoire s’est crispée à cette idée mais je me suis bien vite détendue, vu qu’il n’en demandait pas plus. C’était pas plus mal, va-t-on dire.

Nos pas s’effectuaient en même temps, mais mon allure semblait tantôt pressée, tantôt un peu hésitante. Il semblerait que nous arrivions bientôt à destination. J’ai fini par traîné un peu des pieds. C’est que je n’avais pas vraiment l’habitude d’aller dans des restaurants en fait. Surtout accompagnée. Disons que c’était assez nouveau pour moi. Bien que mon père adoptif m’ait maintes fois proposée d’y aller, j’avais toujours refusé. En fait non, une fois je m’y étais testée, mais dés que je fus dans cette allée, j’avais fait demi-tour. Allais-je faire la même chose maintenant ? Non, j’ai continué. Peut-être parce que j’étais en présence d’une autre personne, alors je me sentais peut-être plus rassurée. D’une certaine manière. J’ai donc continué mon chemin à ses cotés, toujours en essayant de passer le plus inaperçue possible. Du moins, essayer, voilà un bien grand mot.

Voilà que nous y étions. Apparemment, Reïta et les employés se connaissaient, donc raison de plus pour me sentir encore plus mal à l’aise. J’ai détourné de nouveau les yeux, regardant l’intérieur du petit restaurant. Les serveuses me regardaient d’une manière un peu hautaine. Quoi, il était si important que ça, cet homme ? Et puis bon, voilà elles devaient mal le voir, qu’il traînât avec une femme pareille que moi.. En tout cas, le patron ne fit que me sourire. Par simple ou business, ou bien était-ce sincère ? Je n’ai jamais réussi à déterminer entre ces deux expressions.. En tout cas, voilà que nous allions enfin nous rassasier.

Nous sommes allés dans le fond du restaurant, au calme, et aussi pour ne pas être trop mêlés aux autres. Il s’assit. J’ai encore hésité. Bizarrement, sûrement. Qui plus est, Reïta me regarda d’un regard un peu plus.. Vivant ? Convivial ? Hum, je ne savais pas. J’allais m’asseoir, j’avais posé ma main sur la table pour y prendre appuie, mais une question du brun me bloqua nette et me fit cogner mon genou contre un des pieds de la table. Je l’ai regardé d’un air d’abord surpris, puis après je me suis assise calmement. Il était ninja après tout, ce n’est pas forcément étonnant, après tout.

J’ai fermé les yeux une seconde ou deux pour les rouvrir et faire un oui de la tête. Ensuite, j’ai sorti machinalement une feuille avec un stylo et ait écrit :



Bizarrement, je disais ça avec le sourire. Oui, avouez que c’est plus qu’étrange ! Mais j’ai bien sûr esquissé cet étirement de lèvres brièvement. Il s’estompa peu à peu. Puis je commençais à avoir faim, que faisaient ces serveurs ? ~

Si j’avais pu, j’aurais ricané. Mais comme aucuns sons ne parvenaient à sortir, j’ai esquissé un sourire, peut-être moqueur, peut-être crispé. Je n’avais pas du tout l’habitude de sourire et avais tendance à ne faire qu’une seule chose : regarder l’interlocuteur avec un regard neutre, sans émotions. Mais aujourd’hui, bizarrement, c’est comme si j’avais envie de me foutre de la gueule du monde. Je voulais tout ce qui était contraire à mes habitudes. Premièrement, paraître contente. Deuxièmement, m’amuser, chose totalement absurde. Et dernièrement, rester aussi longtemps avec une personne inconnue. Manger avec cette personne. Ça m’avait été une difficile résolution, mais je m’étais que ça allait peut-être tourner au « comique ». Et c’est entre autre ce qu’il se passait. Il m’avait renvoyée ma question comme un boomerang que je sus intercepter. De là naquit ce sourire incompréhensible, qui m’étais si difficile à exprimer.
J’ai donc répondu sur la feuille, à la suite de mes précédents mots écrits.



Cela aurait pu être exprimé en ironie ou bien tout simplement dans la logique des choses. J’ai posé mon stylo et il a continué de parler. Il disait qu’un peu de changement ne faisait pas de mal. Néanmoins, il précisa qu’il n’invitait que très rarement des gens. Aujourd’hui, jour né entre hier et demain, serait-il ponctué par cet élan de bonté. Un petit rire se fit sentir dans mon esprit. Ça me tuais un peu de savoir que je ne pouvais pas montrer mes émotions complètes. Peut-être qu’avec de l’envie et de la persévérance, un jour retrouverais-je ma voix perdue depuis si longtemps. Mon ventre criant famine me ramena à la réalité en deux secondes.

Le Nakamura appela une serveuse. Étrangement, ou pas, il n’y avait que de la gente féminine dans ce restaurant pour assurer le service. J’ai arqué un sourcil. Elle arriva peu de temps après et, bloc-notes en main, elle nous demanda ce que nous désirerions manger. Elle a regardé le brun avec un charmant sourire, histoire de voir si elle pourrait le faire succomber à son charme ? Enfin bon, celui-ci s’empressa de dire ce qu’il voulait. Mes doutes se confirmèrent, ce n’était vraiment pas la première qu’il venait ici pour dire si naturellement « Comme d’habitude. ». Quand elle se tourna vers moi, la serveuse me regarda de biais et me demanda d’une voix un peu sèche et brève :



Je n’ai rien répondu sur le moment. Puis j’ai pris la carte et ai posé au hasard mon index. J’ai souri brièvement et ai montré mon choix à la serveuse. Elle a semble surprise que je lui « montre » au lieu de lui « dire » ce que je voulais dans mon assiette. Une lueur de malice s’est allumée dans mes yeux. Ce genre d’expression sur le minois des gens me faisait toujours rire. Elle s’en est retournée vers le chef cuisiner, sans un mot. J’entendis un petit bruit. J’ai baissé mon regard vers le sol et ai vu quelque chose de petit et brillant. J’ai plissé les yeux et me suis baissée pour ramasser l’objet. C’était un bracelet en argent. Sans nom, ni rien. J’en ai donc conclus qu’il appartenait à la serveuse. Je me suis levée, faisant signe à Reïta que je m’absentais pour un court instant. J’ai rattrapé la serveuse qui était déjà vers les comptoir et me suis présentée devant elle. La jeune femme a levé les yeux vers moi et a entrouvert la bouche avant de me demander ce qui n’allait pas. Je lui ai tendu la bracelet que je décrétais être le sien. Je voyais dans son regard qu’il lui appartenait mais elle a m’a dit sur un ton des plus amicaux, ironiquement bien entendu :



Elle avait froncé le nez et est retournée à son travail. Je m’en suis retournée et me suis assise lourdement sur ma chaise, posant le bracelet sur notre table avec lassitude. Pour une fois que je daignais vouloir faire une bonne action. Bref. J’avais faim et je m’impatientais. Surtout après cet épisode qui ne m’avait guère plue, j’ai fermé les yeux deux secondes pour les rouvrir et ainsi fixer un instant le brun, avec mon regard de d’habitude. Au final, aux oubliettes les bonnes résolutions que j’avais entrepris de mettre en œuvre pour aujourd’hui. Revenons-en à la normale. Non mais.